Symphonie n°9 en ré mineur, op. 125
Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)
La composition de l'ultime symphonie (Symphonie n°9 en ré mineur op. 125) de Beethoven s'étale de 1822 à 1824 et elle est concomitante de celle de la Missa solemnis. Cependant, Beethoven réfléchissait déjà depuis longtemps à une symphonie avec choeur, comme en témoigne la prémonitoire Fantaisie pour piano, orchestre et choeurs composée près de quinze années plus tôt. En outre, dix années séparent la huitième symphonique de la neuvième, preuve de l'incroyable mûrissement qui s'opéra pour aboutir à cette partition révolutionnaire.
A cette époque Beethoven vit à Vienne, lorsque Rossini lui rend visite, peu avant la composition de Sémiramis. Il note combien « une tristesse indéfinissable [s'est] répandue dans tous ses traits ». Malgré sa surdité, Beethoven reconnaîtra le génie du jeune Litsz lors de sa visite en 1823. Il est alors une figure de référence pour la nouvelle garde des compositeurs « romantiques ». Weber le reçoit à Baden en 1824, Mendelssohn dirige sa première symphonie à Berlin en 1826, Schubert lui dédie ses Huit variations sur une danse française.
La première exécution de l'oeuvre eu lieu le 7 mai 1824 après seulement deux répétitions. Il faut se rappeler qu'a cette époque les concerts étaient fort longs et profus. Ainsi, en première partie de ce concert, Beethoven voulu faire jouer sa Missa Solemnis encore dans les cartons. On en joua finalement, après l'ouverture « La consécration de la maison », le Kyrie, le Credo et l'Agnus dei. Aux sursauts furieux du dona nobis pacem succédèrent donc les plus doux et inquiétants sextolets de l'histoire de la symphonie. Beethoven était à la baguette et l'exécution eut un succès considérable. C'est la contralto Karoline Unger qui fit se retourner Beethoven dont la surdité l'empêchait d'entendre les tonnerres d'applaudissement. La partition fut publiée chez Schott deux ans plus tard avec une dédicace « A sa Majesté le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III ».
Ode à la Joie dans le cadre des Rencontres pour l'Europe de la culture
A l'invitation du Ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, le choeur et l'orchestre de la formation de chambre du COGE ont eu le privilège d'interpréter l'Ode à la Joie de Beethoven lors de la soirée du lundi 2 mai 2005 dans la cour d'honneur du Palais Royal en clôture des festivités organisées pour les Rencontres pour l'Europe de la culture, réunissant la plupart des ministres de la Culture des 25 pays de l'Union européenne, le président du Conseil européen, Jean-Claude Juncker, premier ministre et ministre des Finances du Luxembourg, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et plus de 500 personnalités de l'Europe culturelle (Barbara Hendricks, Teresa Berganza, Umberto Ecco, Jeanne Moreau, Peter Sloterdijk, Marc Fumaroli, Jacqueline de Romilly, etc...).
L'interprétation de l'hymne européen a conclu un spectacle de sons et lumières ou se déployait une intervention sonore en vingt langues européennes accompagnée d'images projetées sur la façade du Conseil d'état assemblant personnages, drapeaux, oeuvres issues de la peinture européenne et citations choisies par des artistes et des créateurs des 25 pays de l'Union européenne.
Symphonie concertante nº 105 pour violon, violoncelle, hautbois, basson et orchestre en si bémol majeur, Hob. I:105
Franz Joseph HAYDN (1732-1809)
La création de la Symphonie concertante eu lieu le 9 mars 1792, à Londres, sept jours après celle de la Symphonie n°98, écrite elle aussi en Si bémol. Si Haydn était à cette époque en Angleterre, c'était à la suite d'un contrat établi avec Johann-Peter Salomon. Ce violoniste allemand, ancien Maître de concert du prince Henri de Prusse, était devenu un grand entrepreneur de concerts londonien. En échange de mille deux cents livres sterling, Haydn s'était engagé à diriger vingt concerts, composer un opéra et six symphonies. Mozart lui écrivit alors : « Cher papa, vous n'êtes pas fait pour courir le monde, et vous parlez trop peu de langues. » Ce à quoi il répondit : « La langue que je parle est comprise dans le monde entier ».
La musique était alors vaillamment défendue à Londres. Citons comme acteurs de premier plan l'Academy of Ancient Music, les Professional Concerts, The Anacreontic Society, et The Noblemen and Gentlemen Catch-Club. La première était dirigée par Salomon et était en concurrence avec la seconde. Ainsi les animateurs des Professional Concerts cherchèrent une réponse à la série de concert de 1791 de Haydn. En 1792, ils décidèrent d'engager Ignace Pleyel, Maître de Chapelle de la cathédrale de Strasbourg, ancien élève de Haydn et futur fondateur de la très réputée fabrique de piano parisienne. Afin de contrer cette concurrence, Salomon proposa à Haydn un nouveau contrat pour la composition de six nouvelles symphonies. Comme Ignace Pleyel présenta lors de ses concerts plusieurs symphonies concertantes, Haydn reabordé.
Notes de programme de concert mises à jour le vendredi 29 octobre 2010 à 11:30