Concerto pour violoncelle n°1 en mi bémol majeur
Dmitri CHOSTAKOVITCH (1906-1975)
Le premier concerto pour violoncelle de Chostakovitch, en Mi bémol Majeur, est composé en 1959, quelques années après la mort de Staline. Dédié au grand Mstislav Rostropovitch (1927-2007), ce dernier créa l’œuvre sous la direction de Yevgeny Mravinsky au conservatoire de Leningrad le 4 octobre 1959, après un travail éclair de seulement quelques jours. En novembre de la même année, Rostropovitch enregistre le concerto accompagné par l’orchestre de Philadelphie. Naissance et succès foudroyant donc pour cette œuvre incroyablement poignante et profonde, composée de quatre mouvements : Allegretto, Moderato, Cadenza, Allegro con moto. A noter quelques étonnantes similarités avec la Symphonie Concertante de Prokofiev, composée une vingtaine d’années plus tôt. Le rôle joué par les timbales isolées est particulièrement probant.
La danse macabre, op. 40
Camille SAINT-SAËNS (1835-1921)
Camille Saint-Saëns écrit quatre poèmes symphoniques : Le Rouet d’Omphale (1871), Phaéton (1873), La Danse Macabre (1875) et la Jeunesse d’Hercule (1877). Troisième née de ce quatuor, la Danse Macabre est composée en 1874, d’après un poème éponyme d’Henri Cazalis (cf. page 8). Crée sous la direction d’Edouard Colonne le 24 janvier 1875, la pièce est mal reçue du public. En particulier, l’usage inhabituel du xylophone surprend. Réhabilitée depuis, la Danse Macabre fait aujourd’hui partie des pièces les plus connues du compositeur français. Cette pièce se décline également comme mélodie, écrite par Saint-Saëns lui-même en 1872, et comme pièce pour piano seul, arrangée par Franz Liszt puis Vladimir Horowitz. Le thème principal de la pièce réapparaîtra d’ailleurs en 1886 dans la douzième pièce du Carnaval des Animaux, intitulée Fossiles, là encore au xylophone, mais sur un ton beaucoup plus ironique que ne le laisse entrevoir la Danse. La Danse Macabre est d’un abord aisé. Minuit sonne : douze coups sonnés par la harpe soutenue par le cor. Le décor est posé pour l’entrée du violon solo. Le côté diabolique de l’instrument soliste est encore accentué par la technique de la scordatura, l’accord de la corde de mi étant abaissé d’un demi-ton. C’est avec cette quinte diminuée qu’il entame cette danse, tentant ainsi de réveiller les morts pour la fête à venir.
Casse-noisettes suite orchestrale op. 71a
Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKI (1840-1893)
En 1892, Tchaïkovski est associé au projet de création d’un ballet, à partir d’un conte d’Alexandre Dumas, Casse-noisette et le roi des souris. Le ballet Casse-Noisette est créé au Théâtre Marinsky à Saint-Pétersbourg le 6 décembre de la même année. Bien que Tchaïkovski croie peu en le potentiel de cette œuvre, il arrange une version de son ballet pour le concert. Cette dernière sera créée en mars 1892, 6 mois avant la création du ballet. La musique de cette suite présente toutes les caractéristiques de la musique de Tchaïkovski : profusion de mélodies et d’harmonies particulièrement riches, le tout au service d’intenses images et émotions. Un rapide aperçu de l’intrigue illustre pleinement le ton général de la suite orchestrale. L’histoire est la suivante : la jeune Clara reçoit un casse-noisette pour Noël, qu’elle dénomme innocemment « Casse-noisette ». Au cours de la nuit, Clara lui rend visite. A sa grande stupeur, les jouets bougent, des souris émergent du sol, et tout grandit. Elle trouve néanmoins le courage de défendre avec succès Casse-Noisette contre le roi des souris. Alors, Casse-Noisette se transforme en beau prince, qui l’emporte vers un monde enfantin aux portes en chocolat, aux maisons caramélisées et aux arbres en glace… Le ton enfantin et innocent de l’histoire est parfaitement perceptible dans la musique de la suite. L’Ouverture Miniature, première pièce de la suite, installe d’emblée ce décor ludique et innocent, notamment par une utilisation des seuls instruments aigus de l’orchestre (pas de violoncelles ni contrebasses). La couleur obtenue est ainsi très claire et empreinte de douceur.
Notes de programme de concert mises à jour le vendredi 29 octobre 2010 à 15:50