Orphée aux Enfers (ouverture)
Jacques OFFENBACH (1819-1880)
Le terme « opérette » apparaît en 1854 et désigne alors un opéra comique en un seul acte, d'un caractère léger, mêlant dialogues parlés, musiques et danses à la mode dont les célèbres valses et cancans. Elle s'oppose à une tendance de l'opéra comique penchant vers le drame lyrique (Faust de Gounod, 1859). Ce dernier genre occupe alors le Théâtre Lyrique et le Théâtre de l'Opéra-Comique, tandis que le Théâtre de l'Opéra est réservé au style « grand opéra » (Le prophète de Meyerbeer, 1849 ; Les vêpres siciliennes de Verdi, 1855 tous deux sur des livrets d'Eugène Scribe). L'essor de l'opérette passe alors par la création de nouvelles salles telles que le Théâtre des Folies-Concertantes par F. Hervé et bien sur le Théâtre des Bouffes-Parisiens par J. Offenbach. Orphée aux Enfers est la première opérette en deux actes qu'Offenbach put écrire. Après avoir travaillé sur un livret du célèbre librettiste Eugène Scribe, c'est à Hector Crémieux et Ludovic Halévy qu'il demande d'écrire un livret pour cette parodie du mythe antique. L'oeuvre est créée le 21 octobre 1858 aux Bouffes-Parisiens. L'ouverture qui est actuellement jouée n'est pas la version écrite par Offenbach, c'est une compilation d'un certain Carl Binder exécutée pour la première à Vienne de l'opérette. Celui ci a ajouté à l'ouverture d'origine en trois parties (introduction, menuet et canon) le célèbre solo de violon (extrait du premier acte) et le non moins célèbre cancan des Enfers, galop final dansé par les dieux et les créatures infernales.
Liebeslieder-Walzer (Chants d'amour en forme de valse, op. 52 & 65 version orchestrée)
Johannes BRAHMS (1833-1897)
Brahms a beaucoup apporté à la musique vocale, notamment à travers ces grandes oeuvres chorales à la polyphonie inspirée par Schütz et Bach ou encore ses transcriptions de chants populaires tels que Les chants tziganes. C'est après un voyage à Vienne, où Brahms découvrit la félicité des valses viennoises que le compositeur introduisit ce genre dans sa musique. En témoigne ainsi ces Chants d'amour en forme de valse, suite de cours poèmes de G. F. Daumer regroupés sous le titre Polydora et évoquant des chants primitifs à l'image des textes d'Arnim et Brentano. La version d'origine composée entre 1868 et 1869 comporte une partie de piano à quatre mains et une partie vocale à quatre voix. Le piano fait bien plus qu'accompagner les chanteurs puisque l'on joue fréquemment la partie piano seule. Cette première version comporte 18 numéros. En 1870, Brahms fit une orchestration de son oeuvre à partir de 8 numéros, plus un neuvième pour soprano solo que l'on retrouve dans Les nouveaux chants d'amour en forme de valse op.65. Cette version fut donnée pour un concert privé le 19 mars 1870. Il s'agit d'une version très rarement jouée et qui pourtant souligne nettement le caractère de plusieurs de ces chants grâce au choix des timbres instrumentaux. C'est cette version que la Formation de chambre du COGE a choisit d'interpreter ce soir.
La chauve-souris (ouverture et extraits)
Johann STRAUSS II (1825-1899)
C'est après s'être consacré presque intégralement à la musique de bal que Johann Strauss fils s'essaye à l'opérette. Dans le sillage des ouvrages parisiens d'Offenbach, il compose tout d'abord Indigo et les 40 voleurs en 1871, puis Le carnaval de Rome en 1873. La chauve souris, sur un livret de Carl Haffner et Richard Genée adaptant un vaudeville de Meilhac et Halévy les librettistes fétiches d'Offenbach, est créée à Vienne le 5 avril 1874 puis à Londres et à New York. L'argument de l'ouvrage est le suivant : Le Dr Falke garde une vieille rancune contre Gabriel von Eisenstein qui l'a fait traverser Vienne revêtu d'un déguisement de chauve-souris. Or Eisenstein vient d'être condamné en appel à huit jours de prison. Falke lui propose, avant de purger sa peine, de passer ses dernières heures de liberté à la grande fête que donne le prince Orlofsky. Or la femme d'Eisenstein, Rosalinde, et sa bonne, Adèle, sont elles aussi invitées à la soirée. Le couple se retrouve donc au bal, masqués. Eisenstein fait une cour assidue à sa femme dont il ignore la véritable identité. Celle ci lui subtilise sa montre avant que les douze coups de minuit n'indique à Eisenstein le chemin de la prison. Les protagonistes se retrouvent finalement tous dans la prison où l'amant de Rosalinde a été enfermé à la place d'Eisenstein. Une vive dispute s'engage entre les deux époux jusqu'à ce que Falke dévoile son plan vengeur et éteigne les feux de la discorde grâce aux flots de champagne.
Notes de programme de concert mises à jour le vendredi 29 octobre 2010 à 15:30